Sarcoïdose cutanée : à propos d’une série hospitalière de 22 cas - 20/05/15
Résumé |
Introduction |
La sarcoïdose est une affection systémique granulomateuse d’étiologie inconnue. Ses manifestations dermatologiques sont très polymorphes. L’atteinte cutanée peut être inaugurale. À travers cette série hospitalière de sarcoïdose, on se propose de rappeler les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutives de la sarcoïdose.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective colligeant tous les patients ayant été hospitalisés dans un service de dermatologie entre les années 2006 et 2014 pour prise en charge de sarcoïdose cutanée. Pour chaque patient une fiche de renseignement était remplie comportant les paramètres suivants : âge, sexe, les antécédents, le délai d’apparition, les signes fonctionnels associés, les signes cutanés et le résultat de la biopsie, les atteintes systémiques associées, le traitement et l’évolution.
Résultats |
L’étude intéressait 22 patients répartis en 20 femmes (91 %) et 2 hommes (9 %). L’âge moyen était de 48,5ans [22 ans–74 ans]. À l’interrogatoire, le délai d’apparition des premières lésions était de 22 mois en moyenne [25 jours–8 ans]. Les principaux signes fonctionnels associés étaient une dyspnée d’effort dans 9 cas (40 %) et des arthralgies inflammatoires dans 4 cas (18 %). Les lésions spécifiques de la sarcoïdose étaient des sarcoïdes à gros nodules et des plaques dans 10 cas (45 %), des sarcoïdes à petits nodules dans 9 cas (40 %) avec deux cas de sarcoïdose sur cicatrice et un cas de lupus pernio. La forme annulaire était constatée dans deux cas (9 %). L’érythème noueux était retrouvé chez 9 patients (40 %). Les lésions étaient érythémateuses dans 11 cas (50 %), comportant des grains lupoïde dans 7 cas (32 %), violacées dans 6 cas (27 %), jaunes à la vitro pression dans 3 cas (13 %). Les lésions étaient localisées au niveau du visage chez 13 patients (59 %), aux jambes chez 12 patients (54 %) et aux membres supérieurs chez 11 patients (50 %). La biopsie cutanée avait montré dans tous les cas le granulome tuberculoïde sans nécrose caséeuse. Une atteinte systémique était constatée chez 15 patients (68 %). L’atteinte pulmonaire était retrouvée dans 12 cas (54 %). Le stade II radiologique, mettant en évidence des adénopathies médiastinales associées à un infiltrat parenchymateux, était noté chez 7 patients (32 %). Le syndrome de Lofgrën était décrit dans 3 cas. Les autres atteintes systémiques étaient une hépato-splénomégalie, une atteinte osseuse, une hypertrophie parotidienne, des adénopathies profondes intra-abdominales chacune dans un cas. La biologie avait noté une élévation de l’enzyme de conversion dans 5 cas, une hyper-calciurie dans deux cas, une lymphopénie dans 7 cas, une hyper-gammaglobulinémie polyclonale dans 3 cas. L’intradermoréaction à la tuberculine était anergique dans 6 cas. Le traitement était basé sur les antipaludéens de synthèse chez 14 patients (63 %) et on avait eu recours aux corticoïdes systémiques chez 5 patients (41 %). L’évolution était favorable dans la majorité des cas. Dans deux cas, on avait observé une récidive de l’érythème noueux et chez une patiente on avait eu l’apparition d’une atteinte pulmonaire après un délai de 9ans.
Conclusion |
Notre étude a permis de mettre en évidence la diversité des manifestations cutanées au cours de la sarcoïdose. Les atteintes systémiques sont très variées d’où l’importance d’un examen complet dermatologique, clinique et paraclinique. L’atteinte pulmonaire est la plus fréquente et la plus grave. La sarcoïdose est une maladie systémique qui fait appel à la collaboration entre les dermatologues, les internistes et les pneumologues.
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Vol 36 - N° S1
P. A85 - juin 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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